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AoTsuki
1 mars 2010

Chapitre 1 : Méditation

 

lac_frontiere_1

 

Chapitre 1 : Méditation.

 

Déjà trois fois que je me faisais avoir, et sur la même racine en plus ! A chaque fois que je cours par ici, je me rétame sur cette saleté de racine. Je jette un regard noir à l’arbre dont provient l’origine de mon courroux, je sens une odeur de résine qui parvient à mon nez demandant pardon, mais rien n’y fait … il aurait pu la faire pousser autre part.

 

Je sors de la forêt, assez énervée, pour ne pas avouer sa victoire à mon concurrent. De toute façon, ils savent tous que je ne gagne jamais. Saletés d’écureuils ! Je m’avance près de mon lac, au moins les poissons me laissent gagner de temps en temps à la course, eux !

 

 

Je fixe les douces ondulations de l’eau qui de forment sous la caresse du vent. Je me suis assise sur la rive, les yeux fixés dans le vague, ne faisant pas vraiment attention à ce qui se passe autour de moi. Je sens plus que je ne vois une ombre ailée qui passe au dessus de mon petit corps de 12 ans recroquevillé. Mon esprit part dans les méandres de mon inconscient. Je vois toujours l’eau, et je l’entends qui m’appelle. Je me lève automatiquement, je fais un pas en direction du liquide, un autre et je touche la surface. Je continue d’avancer, suspendue au dessus du lac, l’eau se solidifiant presque sous mes pas, me permettant de marcher dessus. Mais je ne vois rien de ce qui arrive, je n’éprouve rien, je suis dans un endroit noir.

 

Je regarde à droite, puis à gauche, en haut, en bas, partout. Je sonde l’espace avec mon esprit mais rien ne se passe, comme si je n’avais plus de pouvoir. Je m’affole, et commence à vouloir courir, mais je n’ai même plus de corps et alors, une panique s’empare de mon esprit. Que dois-je faire ? Personne ne m’a jamais parlé de ça !  Mais c’est peut être normal quand on sait que les seuls êtres qui m’entourent sont des arbres et des animaux de tous milieux. Et dans ce rien qui m’entoure, finalement je ressens. Mon âme s’entoure autour d’un point de bien-être, elle se fait cajoler et je m’apaise à ce contact. Je décide de me calmer. Après tout la vie est remplie d’imprévu, surtout la mienne. Je me concentre alors sur le peu de sensation que j’ai. Je comprends que je suis en moi, et qu’il se passe un changement dans mon être. J’essaye de saisir quoi exactement, et des sons me parviennent, celui de vagues, mais en plus puissant, comme si le lac que j’adore connaissait une tempête. J’axe toutes mes pensées sur ça, et touche finalement l’eau, elle entre en moi et se mélange à mon être pour ne plus faire qu’un. Je sais que le temps passe, mais ce n’est pas important : rien ne m’attend.

 

Après avoir repris l’ouïe et le toucher, je regagne le goût. Sur mes papilles l’eau un brin salée du lac devient de plus en plus douce, une caresse de rosée, et en même temps que j’avale une gorgée, l’odeur arrive. Même si on dit que l’eau n’a pas de senteur, mon nez parvient à décrypter tout ce qui est contenu dans le liquide : chaque minéraux, la poussière, la terre … toutes ces petites choses en plus.

 

En dernier, j’ouvre les yeux, la vue m’est rendue. Je suis de nouveau dans mon corps, sur le lac, en position fœtale. Au moment où mon cerveau se reconnecte pour me transmettre la vision je tombe dans l’eau, je plonge profondément, emportée par un poids inconnu, de simples vêtements en fait, chose que je n’avais jamais connu. Je regarde autour, reconnaît le lieu plus précisément et décide de remonter à la surface.

 

Une fois sortie de l’eau j’essaye de retrouver mes repères. Les astres de lumière ont bien avancés, je sais que plusieurs jours ont défilé. Je m’assois sur l’herbe, un peu plus loin que d’habitude, et regarde mes membres. Je suis couverte de voiles blancs, je distingue mes mains à travers le tissu. Quelles choses bizarres à porter. Depuis toujours je suis toujours restée nue, seul mon frère avait des habits. Je suis tout de même rassurée : ils sont aussi blancs que ceux de Belthézia. Il ne m’en voudra donc pas s’il me voit comme ça.

 

Après mon auscultation, je lève la tête pour contempler l’étendue d’eau et tends le bras dans sa direction en voulant vérifier une théorie qui germe dans ma tête. J’axe mon esprit sur l’élément, le ressens encore courir dans mon corps, et appelle les gouttes qui forment le tout. A force de patience, une assez bonne flaque se soulève des limbes et se dirige droit vers moi. Je suis très surprise ! Elle arrive trop rapidement pour que je puisse réfléchir, la bulle qu’elle forme fonce sur ma main, l’englobe, et disparaît à l’intérieur. J’en suis sûre maintenant : je contrôle l’eau.

 

 

Je me mets debout, sautillant de ma découverte, jouant avec les voiles qui entourent mes jambes. J’ai enfin eu mon initiation ! Je suis sur que mon frère sera content, il ne peut pas en être autrement. Je pense à lui, priant inconsciemment pour qu’il vienne bientôt, et cours vers la forêt en attendant ce moment. Je galope pour voir grand père.

En fait, j’appelle ainsi l’arbre qui m’a recueilli la première nuit que j’ai passé sur cette île.  Il m’a dit de venir dormir sur ses branches, et m’a annoncé que vu son âge il ne pouvait être qu’un grand père.

Je fonce donc dans sa direction, mais m’arrête violemment. Je sens une énergie derrière un arbuste rempli de baies rouges. Je m’avance doucement pour être sûre de ne pas me tromper. Soudain, j’entraperçois une forme. Quand celle-ci se tend ! Je m’arque sur mes jambes, et devine un homme sortir de derrière le fourré. Je vais pour m’approcher, mais j’entends mon frère. Je suis tellement contente qu’il soit là que j’oublie l’apparition et sort rapidement du bois pour aller le retrouver. Il doit être sur la colline comme toujours.

 

Dès que je l’ai en vu je sors mes ailes et volette rapidement jusqu’à lui.

 

-         Belthézia ! je lui crie presque dans les oreilles tellement nous sommes près.

-         Bonjour Fire Enze.

 

 

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