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AoTsuki

18 août 2010

Chapitre 5 : Un retour attendu

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Je me sens bousculée doucement, puis de plus en plus fort. J’ouvre les yeux et relève la tête, je vois trouble. En focalisant mon regard, petit à petit, je distingue une forme devant moi. Je me relève rapidement quand je comprends qui c’est.

 

- Et bien alors, on s’est décidé à se trouver un nouveau coin ?

- Pas du tout.

- Allons petite Fire Enze, n’avais tu pas trop de choses à faire pour roupiller ici ?

- Si je te dis que c’était tellement dur que j’ai laissé tomber tu me crois ?

- Sur parole, t’es pas assez endurante.

- C’est bien vrai ça.

 

Je souris de toutes mes dents et lui hausse les sourcils, il veut sans doute savoir pourquoi je ne démens pas comme d’habitude.

 

- Très cher Ceclia, tu as tellement raison que je dois te faire une confidence : je suis épuisée. Je suis si peu résistante que c’est toi qui vas devoir me porter là-bas.

- J’aurai dû me douter de ce coup là.

 

Malgré moi, je suis ébahie qu’il ne râle pas plus. Il me prend dans ses bras alors je profite et me tais, autant ne pas pousser trop loin. Il ouvre ses ailes dont j’adore tellement la couleur particulière et s’envole en direction de la cascade. Je me laisse aller un peu plus contre lui, je me cale facilement, je sais exactement comment me mettre pour être à l’aise vu le nombre de fois où il m’a porté ainsi, je commence à connaître.

Il n’a même pas le temps d’arriver en vue de la chute d’eau que je me suis rendormie.

 

Je me réveille peu de temps après sur le canapé de la grotte, celle-ci ayant retrouvé toute sa lumière grâce à Ceclia. Je me lève très heureuse de le savoir à nouveau là, je vais pouvoir reprendre mon passe temps favori. Je commence à le chercher un peu partout, vers la salle d’arme, la bibliothèque, autour de l’aquarium: personne en vue.

Je descends alors à l’étage inférieur, je regarde d’abord vers sa chambre mais c’est une mauvaise pioche. Je farfouille dans chaque pièce et le découvre enfin en méditation contre des roches de sels humides. Apparemment il a besoin de recharger ses batteries.

 

Si pour ma part je suis à l’aise avec l’eau, l’ange noir contrôle l’eau salée, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Ainsi quand il a utilisé trop de sa propre force, il doit absorber de l’énergie élémentaire sous sa forme basique, soit de l’eau salée. Pour ma part c’est pareil avec de l’eau douce, comme celle du lac.

C’est vrai qu’atomiquement parlant c’est pareil, mais les réactions entre les corps font que ça me rend malade rien que d’essayer de faire la même chose que lui.

 

Je me plante devant lui et l’observe, il ne doit pas être là depuis longtemps. Au fur et à mesure que sa transe s’approfondit les globes perdent de leurs éclats, il se concentre un peu plus encore et les vêtements qu’il porte sont réassimilés doucement par son corps, augmentant son énergie. Je découvre alors quelque chose qui me force à le déranger. J’avance rapidement vers lui et m’agenouille à ses côtés.

 

- Mon Dieu, mais comment t’as fait pour te blesser autant ?

 

Il ouvre doucement les yeux en reprenant pied dans la réalité puis me lance un regard noir.

 

- Je pensais que tu étais exténuée et que tu allais dormir pendant des heures.

- Je me suis assez reposée avant, pourquoi t’as accepté de me porter jusqu’ici ?

- Je n’avais pas envie de parlementer avec une tête de mule.

- Ouais ben tu vas me laisser te montrer pourquoi mon clan est reconnu partout, et que je sais deux trois trucs utiles.

- Si ça te fait plaisir.

 

Il se décolla de la paroi pour que je puisse accéder aussi à son dos. Je vois des brûlures et griffures qui se rajoutent à celles de son torse. Je suis sur qu’il en a aussi sur les membres ! Je me disais bien aussi que c’était anormal qu’il porte son manteau fermé.

 

Je m’affaire autour de lui, soignant de mes petites mains toutes ces traces déplaisantes à voir sur son corps. À la fin de mon travail, je profite qu’il se soit assoupi pour l’ausculter plus en détail, des dizaines de fines cicatrices parsèment son torse, dos, bras et jambes, souvenirs de nombreux combats.

C’est bizarre qu’à son âge il soit autant criblé de marques. Bien que l’on vive ensemble je ne sais rien de son passé, d’où il vient, ce qui lui est arrivé, c’est la toute première fois que j’y pense et ça me fait mal.

 

Il m’a raconté ce que « le Positive » lui avait appris sur moi pour qu’il accepte de me prendre à sa charge. Il sait donc tout sur mon sujet, bien qu’il n’y ait pas grand-chose d’exceptionnel à savoir sur ma vie d’avant lui. Mais ça me gêne à présent d’être si ignorante d’un être auquel je tiens. Etant le seul humanoïde du coin, je ne peux que l’apprécier de toute manière. Il faudra que je pense à lui poser quelques questions. Pour le moment je vais me reposer. Oui, encore ! Mais soigner la quasi-totalité d’un corps de 2m10 avec votre énergie, sans avoir d’endurance ni de précédent et vous verrez que ça vous amoche bien.

 

Finalement, je suis beaucoup plus résistante que je ne le croyais, vu que je me réveille juste avant Ceclia, par contre je ne sais pas comment je me suis retrouvée sur ses genoux.

 

- Tu te décides enfin à revenir.

- Bien obligé de te surveiller alors que tu te balades dans mon esprit et que ça ne me plait guère.

- N’importe quoi, je ne ferais jamais ça. Je suis sûre que c’est aussi bizarre que mon rêve alors sans façon.

- Dans ce cas, la prochaine fois que tu rêves de trois dragons qui t’encerclent et que ta seule chance pour t’en sortir est de compter sur un imbécile, tu me préviens.

 

 

Bon correction, y’a de fortes chances que je sois allée lire sa mémoire, mais je l’ai pas fais exprès. De plus je sais même pas comment on fait, il a jamais voulu me montrer. Je connais que la partie théorique de la chose. Je reconnais quand même que le peu que j’ai vu me donne envie d’en savoir vraiment plus à son sujet.

 

- Est-ce qu’un jour tu me raconteras des trucs sur toi ?

- Pourquoi je devrais le faire ?

- Depuis le temps que je te connais, à part ton nom je sais rien, même pas comment tu as fait pour avoir des ailes bleues noires aussi jolies. J’aimerai bien avoir les mêmes.

- Je te l’interdis formellement !

- Je …. Désolée.

 

La discussion s’arrête bien vite, il a l’air vraiment en pétard. J’aurais pas dû tenter une approche si directe. Pourquoi est ce que ça l’énerve quand je parle de ça ? J’aime pas le voir ainsi, je sais qu’il est vraiment en colère, ça me rend triste. Il repart vers l’étage du dessus d’un pas vif.

Je remonte vite au niveau de l’aquarium à sa suite. Je m’installe sur une chaise, un ouvrage atterri juste sous mes yeux : « le commerce entre les peuples ». Je sens que ça va être extrêmement long.

 

 

 

- Les objets usuels et les aliments de plaisir sont les seules choses que l’on trouve partout. Pour des onguents, baumes, ou toutes autres substances remplaçant une aptitude génétique, il faut se rendre auprès des clans la possédant par nature.

- Quelles sont les demandes les plus fréquentes parmi ces remèdes ?

- Les produits dopant et ceux de soins.

- Il en manque un.

- Pff ….

- Tu devrais t’en souvenir d’autant plus qu’il te serait utile.

 

 

J’en ai particulièrement marre. Je me fiche totalement de ce qu’on peut vendre, acheter, troquer. Ici y’a jamais personne de toute manière, et j’aurais bien voulu que ça reste comme tel. Quelle idée que de vouloir que le démon des livres revienne ! Et le voilà qui continue son sermon sur le bien-fondé de connaissances approfondies. Pour le moment savoir parler 14 langues ne m’a absolument pas aidé à ne pas mourir d’ennui. Seul point positif, apparemment sa fureur s’est calmée.

 

- Vu que tu n’écoutes même pas mes paroles, c’est à ton tour de parler, tu vas me recommencer la description de l’échange transfrontalier depuis le début.

- …. – mon expression choquée lui répond.

- Si tu veux en finir au plus vite, assures toi d’avoir la bonne explication.

 

Qu’est ce que j’ai fait pour mériter pareil châtiment ? Je suis repartie pour un tour.

 

Après avoir redonné la thèse complète, et trouvé que c’était les masques d’illusion qui manquaient à la dernière interrogation, on enchaîne par les exercices de combat. Même si je ne lui dirai jamais, je préfère ça de loin à tous ces livres poussiéreux. Ca permet de bien se défouler quand on nous permet d’enchaîner les mouvements.

 

Aujourd’hui je passe à l’arc, j’aime bien. Alors qu’avec les autres armes il faut être très rapide et posséder de bons réflexes, celle-ci repose sur la tension pure. Il faut prendre le temps de viser, se concentrer sur la cible, attendre le bon moment et relâcher la pression avec grâce. J’adore ça, c’est très classe, en plus ça me permet de faire enrager Ceclia sans qu’il puisse rouspéter, vu qu’il l’a lui-même dit.

 

- Prends tout ton temps, il faut que tu sois sûre, que tu sentes quand il faut laisser la flèche partir. Ne la lâche pas tant que tu ne sens pas le bon moment.

- Même si ça prend de longues minutes ?

- Plus tu attendras, plus tu trouveras le déclic facilement.

 

Je prends donc ses conseils au pied de la lettre. Mon but est de tenir au moins une heure, mais pour le moment c’est loin d’être gagné, surtout que mon bras se fatigue de plus en plus vite. En fait, c’est surtout les éclairs que je sens dans mon dos, qui me poussent à raccourcir l’attente.

 

 

 

J’ai retrouvé mon rythme, des cours, de la morale et encore des leçons. Je connais par cœur la plupart des livres, c'est-à-dire que je peux répéter n’importe quel passage sans chercher à savoir ce que les mots peuvent dire. Niveau armes, j’ai essayé toutes celles de l’armurerie, et d’après ce que j’ai compris je les maîtrise assez bien. Il me manque plus qu’une chose comme me l’a si bien dit Ceclia.

 

- Le contrôle de la magie et des sorts n’ont jamais été ma priorité, mis à part les plus utiles je ne me suis jamais penché dessus. J’ai donc demandé à quelqu’un de venir en plus pour être ton professeur là-dessus.

 

Sur le coup, je l’ai pas cru du tout, y’a jamais personne qui est venu se perdre ici, alors pourquoi un professeur particulier viendrait s’y enterrer ? Enfin, j’espère que je m’entendrais bien avec lui, je sens que je vais m’amuser.

 

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10 août 2010

Chapitre 4 : Habitudes inutiles

 

 

Chapitre 4 : Habitudes inutiles.

 


Je prends mes marques. Chaque jour j’ai droit à des cours de langue et à un entraînement physique. Une fois les bases du corps à corps apprises je passe au bâton, puis à la dague, à l’épée à une main, suivie de la lance …


Le temps est bien rempli et je m’habitue vite au caractère particulier de Ceclia. Je l’apprécie de plus en plus d’ailleurs. Bien qu’il se fâche assez souvent il ne fait qu’hausser peu à peu la voix sans bouger un doigt. Mais dès que je fais semblant de pleurer, il s’arrête de suite et me propose de me reposer. Finalement, il est comme Grand père, il ne peut pas me résister.


Maintenant que je maîtrise les langues, je commence à apprendre le contrôle élémentaire. Le peu que j’avais réussi à faire dans ma chambre n’est rien face à tout ce qu’il est possible de réaliser. Par exemple, j’ai appris que je pouvais changer la forme de mes vêtements puisqu’en fait ils sont matérialisés grâce à l’eau qui est contenue dans mon corps.

C’est la première chose que j’ai su faire par magie d’ailleurs, des voiles qui m’entouraient, j’ai changé pour revêtir la même tenue que Ceclia, mais bizarrement il n’a pas aimé.


 - Mets quelque chose sur le haut !

 - Pourquoi, tu n’as rien toi.

 - Pour les hommes c’est normal, mais vu ton âge tu n’as pas encore le luxe de pouvoir faire pareil.

 - Pourtant ça te va bien à toi, et t’es pas beaucoup plus vieux.

 - Là tu te trompes, j’ai 21 ans.

 - Quoi ? 9 de plus que moi ? On dirait vraiment pas.

 - Imbécile ! J’ai arrêté de vieillir à 16 ans!

 - C’est pas ma faute à moi ! Dans mon village il me semble que c’est 20.

 - Tu sais que c’est différent pour tout le monde ?

 - Ah bon ?


Je le sais, mais j’adore voir sa tête exaspérée. Et puis après il en a tellement marre de m’expliquer les trucs qu’il va s’asseoir devant l’aquarium et me laisse m’instruire seule, ce qui veut dire que je peux flemmarder.


Pour expliquer la fin de croissance, penser à vos contes sur les elfes sylvains. Ayant une longue vie, on ne peut pas vraiment grandir sans arrêt. Tout le monde cesse de vieillir à son âge mûr, ça change donc pour chacun, un peu comme pour l’initiation.


Je m’entraîne un peu à la manipulation de l’eau, continue de changer de vêtements pour lui montrer que je fais des progrès. Ensuite je me pose devant un livre, à peine ouvert je m’en sers comme oreiller en posant ma tête dessus. Alors que je vais m’endormir, je me sens secouer avec force, c’est pas vrai pourquoi il est revenu ! Ah tiens, il veut reprendre les exercices, la prochaine fois je devrais attendre un peu plus avant de faire semblant de bouquiner.




Ce matin, il me laisse quartier libre.


 - J’ai quelque chose à faire plus loin, alors je ne vais pas être là quelques temps. Fais ce que tu veux, mais n’oublie pas de t’entraîner, c’est hors de question que tu sois redevenue une larve à mon retour.

 - D’accord.


Grands yeux pleins d’innocence, je le fixe jusqu’à ne plus voir le point que sa silhouette former. Ni une ni deux, je détale vers la forêt et passe ma journée entre Grand père, le lac et les courses contre les écureuils. J’ai même failli en gagner une !

Lorsque le soir tombe je retourne vers la grotte par habitude. Je vole à travers le dédale et arrive dans la pièce principale. Il y fait noir. La plupart des globes sont éteints. C’est normal : d’habitude c’est Ceclia qui les fait briller et moi avec le peu de maîtrise d’énergie magique que j’ai, j’arrive à peine à en allumer 3.

Epuisée par mes jeux, je descends vers ma chambre. Je passe devant celle de mon tuteur, la curiosité me pousse à entrer dedans, je sais que c’est interdit, mais la tentation est forte. Et puis je me rappelle que si je vais dedans ça veut dire que je serai lier avec l’âme du résident pendant un certain moment, je suis sur qu’il le saura. Je me ravise alors, ne laissant que mon regard fureter, elle est plus grande que la mienne et plus aménager aussi.

Il faudrait que je pense à meubler mon coin d’ailleurs, je me dirige vers ce dernier, m’assois à coté de ma cascade personnelle, plonge ma main dans le réservoir et m’endors.


Deuxième jour sans casse-pieds. Je fonce vers mon endroit fétiche et occupe ma journée comme hier. Mais les courses contre les animaux m’ennuient je ne gagne jamais de toute manière. Les vieilles histoires des arbres ne m’intéressent pas et les baignades sous les astres lumineux me font mal au crâne.


Je ne sais pas quoi faire, je réfléchis pendant quelque temps et ne trouve rien de mieux que de réviser dans quelques bouquins, puis de prendre une lance et enchaîner quelques coups. Mais même ça ne m’amuse pas plus. Personne n’est là pour me faire penser à autre chose, personne que je pourrais faire tourner en bourrique, personne qui me ferait un bref sourire quand j’ai enfin réussi un coup parfait.


Je reviens dans ma chambre et me retrouve comme lors de ma première venue ici. Je m’assois près de ma mini rivière, joue avec elle, médite et attends que le temps passe plus vite.


Lorsque même la méditation ne me suffit plus, je plonge de nouveau dans les livres, apprenant l’histoire du monde, l’éclatement de la magie qui sépara les continents du noyau les faisant voler dans le ciel grâce à la force magnétique des satellites environnants.

Les deux grandes guerres stupides entre les ailes noires et les ailes blanches, l’élimination des ailes de libellules par les autres grands groupes, le retrait de celles en chauves-souris en profond sommeil.


J’apprends à force de tourner des pages et des pages, l’histoire de mon clan, les guérisseurs et marchants de services, qui honorent l’honneur par-dessus le respect des lois et des coutumes. Je lis la vie de l’ancien monde, où personne ne volait car il n’y en avait pas besoin, que c’est la génétique qui a permis ça. Grâce aux savants d’un endroit appelé très pompeusement « le laboratoire », il est dit que depuis il a été condamné, ainsi que les dirigeants aux expérimentations dangereuses.

Plus je découvre et moins je m’intéresse, même si elle est isolée, la vie sur ce caillou est tranquille et heureuse, quoique pour le moment je la trouve ennuyeuse à souhait. Je n’ai qu’une hâte c’est que quelqu’un vienne enfin pour s’amuser avec moi et me faire oublier toutes ces histoires bien tristes en fait.

Comment faisais-je avant pour ne pas mourir d’ennui ? Je réfléchis à ce qu’il me reste à faire. Je change une centaine de fois de style de tenue, du court je passe au long, au froufrou, au voilage, au dentelle … j’essaye de m’habiller avec tout ce que j’ai vu dans les livres, je suffoque même une fois à cause des foulards que j’ai mis sur ma tête.

Après les vêtements, je m’amuse avec mes cheveux, essayant le plus de coupes possible. Je les raccourcis, les rallonges, les boucles, les lisses, je joue sur la couleur aussi, les accessoires. Mais je m’en lasse très rapidement, n’ayant même pas remarqué qu’avant j’aurai été incapable d’enchaîner tout ça si rapidement et sans fatigue.


Je sors m’aérer, une semaine c’est passé, je vais prendre un peu l’air en haut d’une petite colline avec un seul arbre. Je m’assois et hume le vent. Je regarde autour de moi et c’est la première fois que je note à quel point la sensation de solitude peut faire mal. Je n’ai rien remarqué des 3 années qui se sont écoulées. Bien sur, j’ai vu que j’avais grandi et changé, mais sans noter que le temps passé et l’empreinte qu’il creusait en moi. Il n’y a rien à part moi et cet arbre, ça me rend triste, si triste que je sens des larmes perler.

Je les laisse couler en fermant les yeux, je plonge ma tête entre mes genoux et je m’assoupis.

24 juillet 2010

Chapitre 3 : Cohabitation

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Chapitre 3 : Première cohabitation.

 

D’une vie qui m’avait habitué à dormir dans les arbres, courir dans la forêt et me dorer au soleil, je passe à une autre totalement opposée. Mon tuteur m’a amené dans une grotte cachée derrière une cascade où l’obscurité règne, seuls des globes bleus vous donnent de quoi deviner les formes qui vous entourent.

D’ailleurs je n’ai pas le temps de m’arrêter sur le décor que le démon (nda : j’appelle ainsi l’homme aux ailes noires, bien que ça n’en soit pas un) me montre un étage inférieur dont je n’aurai jamais cru l’existence.

 

- Choisis une chambre.

- De quoi ?

- Un coin qui ne sera qu’à toi.

 

C’est dur de choisir un truc quand tu ne vois même pas ce que c’est. Je me laisse donc guider par mes autres sens qui fonctionnent encore. J’entends une coulée d’eau mince pas très loin. Entre temps on s’était bien éloigné de la cascade et le bruit m’intéressa d’autant plus. Je m’approche de son origine et je devine un renfoncement dans lequel se trouve une petite chute d’eau sur la paroi du fond, qui arrivée au sol, serpente sur environ un mètre avant de plonger dans un trou formant un petit réservoir au diamètre d’une main.

Je souris face à cette vision, je pense que si je dois choisir une chambre, ce sera là. Je me retourne vers mon aîné et lui en fait part.

 

- Je pense qu’ici ce sera bien.

- Parfait, tu vas y rester quelques temps, première leçon.

 

Je le vois fermer les yeux, puis je sens une énergie qui vient vers moi et qui s’arrête au niveau du chambranle. Je me dirige alors vers celui–ci pour sortir mais un champ m’en empêche. Je regarde mon colocataire et il me répète.

 

- Première leçon.

 

Il s’en va et éteint les lumières, je me retrouve dans le noir total. Qu’entend – t – il par « première leçon » ? J’ai du mal à me repérer, je ne peux rien faire d’autre que de retourner vers le bruit. A tâtons je m’installe près du filet d’eau et me laisse bercer par son murmure. Le temps passe, je ne sais pas exactement à quelle allure.

 

Parfois, je dors, et puis à d’autres moments, je me concentre sur l’eau qui se trouve à mes côtés. Je suis tout de même censée pouvoir la contrôler après tout.

Dans ce monde où la magie règne, chaque personne ailée peut contrôler un élément en symbiose totale. Ce lien est découvert lors d’une initiation qui peut être provoquée ou naturelle. Les gens de mon village natal ont une prédisposition pour le vent et l’eau parce que nous sommes des guérisseurs. Mon grand frère par exemple contrôle la glace, qui est en fait la combinaison de l’eau et du vent.

 

Je suis là donc, à fixer ou plutôt deviner, le mouvement du liquide Je ne me suis même pas rendue compte que j’arrive presque à le voir, mes yeux s’habituent au peu de lumière. Je m’ennuie ferme tout de même, je n’ai rien pour jouer et les essais que je fais avec l’eau se révèlent infructueux.

 

 

Vous vous demandez pourquoi je ne parle pas de ma faim ? Et bien ici on se nourri de Ki, de l’énergie ambiante. De temps en temps on mange des fruits, mais c’est surtout pour le plaisir du goût.

 

Arrive enfin le moment où je sens la barrière d’énergie disparaître. Je suis sceptique, est–ce qu’il l’a vraiment enlevé ? Ou me joue–t–il un tour ? Je me lève tout de même et sors dans le couloir. Je découvre des pierres lisses et noires qui composent tout ce qui m’entoure, je devine celles qui peuvent s’éclairer, je parcours la courte distance qui me permet de remonter au premier étage. Une fois arrivée en haut, une lumière bleue m’aveugle, elle est trop forte pour mes yeux. C’est vrai que maintenant je n’ai plus l’habitude.

 

- Tu arrives à voir dans le noir, c’est parfait. Comme ça je n’aurai plus à te porter lorsque tu devras sortir d’ici.

 

Ces mots viennent de mon tuteur, il est assis dans un canapé, devant une vitre qui nous laisse voir un aquarium géant. Il se lève et s’avance vers moi.

 

- Comment t’appelles–tu ?

- Fire Enze M … – je me souviens alors de l’ordre de mon frère, je ravale le dernier mot et reprend – Fire Enze tout court.

- Hum. Et bien Fire Enze tout court, moi c’est Ceclia.

 

Je sais enfin son nom. C’est pas trop tôt ! On peut dire qu’il sait ménager le suspens celui–là. Il lève un sourcil, attendant de moi une réaction sans doute, puis me lance.

 

- Seconde chose que tu dois apprendre rapidement : cacher tes pensées.

 

Je rougis rapidement. J’ai totalement oublié ça ! A force de vivre seule je ne sais même plus faire les protections d’esprit primaires.

 

- Désolée.

- Ca ne sert à rien de t’excuser. Apprends de tes erreurs, ça m’arrangera.

 

Mon dieu que ce type est froid ! Il avance vers une table que je viens de remarquer, j’en profite pour regarder autour de moi.

A part le canapé et l’aquarium, on trouve beaucoup d’étagères, remplies de documents et de livres, la table avec quelques chaises pour s’asseoir entre deux entassements de reliures. Je distingue un couloir où sont posées des armes de toutes sortes, ainsi que des armures.

 

- Qu’attends–tu ? Viens ici.

- Ou … oui.

 

J’avance rapidement et m’installe sur une chaise. Il pose un pavé devant moi. Ce machin doit faire plus de 5000 pages c’est obligé !

 

- Que sais–tu ?

- Pardon ?

- Que t’a–t–on appris ?

- Et bien j’ai appris à parler, et à lire nawel (nda : rien à voir avec une quelconque langue existante, enfin si vous en trouvez une qui s’appelle comme ça prévenez moi). Je sais voler, mais pas très longtemps et sinon, je suis super bonne à l’escalade et à la course.

- Que des trucs qui servent à rien. Et puis plus personne n’utilise le nawel maintenant, c’est juste bon pour les sermons des temples. Où t’as appris ça ?

- Dans un temple !

- Je vois.

 

Il n’a vraiment pas l’air enthousiaste. C’est pas ma faute ! Je suis très fière de savoir ce que je sais, peu de personnes peuvent lire du nawel, même les meilleurs éléments avaient du mal.

Ceclia ouvre le manuscrit qui est devant moi et je regarde effarée, tous les gribouillages qui sont devant mes yeux.

 

- Je veux que tu saches lire tout ce qu’il y a là–dedans.

 

Le pire, c’est qu’il y a au moins un cinquantaine de langages dans ce livre. Je les appris avec moult difficultés. C’est vraiment affreux ! Je préfère encore quand il m’avait laissé toute seule dans ma chambre : au moins, il n’était pas là pour me reprendre toutes les secondes parce que ma prononciation n’allait pas.

 

- Chaque souffle est important quand tu veux bien te faire comprendre.

- Mais on a la télépathie, alors à quoi ça sert d’apprendre tout ça ?

- Parce qu’il y a des personnes qui ne peuvent utiliser leur esprit pour parler.

 

C’est pas vrai, ça existe des gens comme ça ? Je ne suis pas au bout de mes surprises avec ce prof.

 

Une fois ma première langue maîtrisée, à l’oral et à l’écrit, je peux enfin sortir de cette grotte. J’en suis très heureuse et surtout impatiente, car je peux aller voir Grand–père et lui raconter ce qui m’est arrivé.

Ceclia me montre la sortie, je sors mes ailes et le suis. Personnellement, je pense qu’il est fou d’avoir élu domicile ici, car je vois pendant tout le chemin se suivre des stalagmites et des stalactites pointues, c’est un vrai labyrinthe de couloir en tous genres.

 

Une fois arrivée dehors, j’ai beaucoup de mal à m’accommoder au soleil, mais je profite tout de même de son énergie, je me gorge de ses rayons et respire l’air frais à pleins poumons. Que c’est bon de me retrouver chez moi. Je jouis pleinement de mon retour sur l’herbe pour pouvoir courir comme je l’entends.

 

- On se retrouve là où tu veux, je reviens.

- D’accord.

 

Je lui souris de toutes mes dents et détale vers ma forêt. J’ai hâte de revoir mes amis ! J’arrive enfin à la lisière et saute sur la première branche qui est à ma portée, je grimpe le long du tronc et rencontre un écureuil, je lui saute dessus et lui fait un gros câlin. Il râle un peu, beaucoup même, et me rappelle que j’ai disparu sans laisser de trace depuis 1 mois. J’ouvre grand les yeux. Tant que ça ?

 

Je le relâche et bondis au sol. Je m’enfonce entre les arbres en direction de Grand–père. Arrivée à son pied j’escalade rapidement son tronc et arrive dans la petite cabane qu’il m’a construite avec ses branches. Il est très heureux de me voir et me confirme ce que l’écureuil m’a dit. Un mois que je suis partie, presque 2 d’ailleurs. Si cette durée me fait si peur, c’est parce que par ici le temps défile lentement.

 

Je n’ai que 12 ans, mais si on compare avec le système de la Terre, j’approche les 900 ans (nda : oui ça fait beaucoup, mais bon ils ont peut–être de l’elfique en eux lol). Si vous calculez rapidement, 1 mois chez moi correspond à 8 ans pour vous.

 

Je suis sidérée, le temps a défilé sans que je m’en rende compte, enfermée dans cette grotte. Je veux rattraper ces instants perdus et commence à discuter avec mon arbre préféré, seulement mon tuteur arrive.

 

- Il faut dire au revoir, on a encore du boulot à faire.

- Je pensais que c’était fini.

- Vraiment ? Il te reste beaucoup à apprendre pour me dire ça.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais je suis son ordre. Je saute de Grand père, après lui avoir dit au revoir et suis Ceclia. On se retrouve devant mon lac, il me conduit assez loin le long de la rive et j’aperçois une couverture étendue dans l’herbe.

 

- Après ton esprit, on va faire travailler ton corps.

- Ah, je suis bonne pour ça.

- C’est ce qu’on va voir.

 

Il commence par me montrer des mouvements à faire pour réveiller mes muscles, ça fait un petit moment que je ne les ai pas entraînés. Une fois qu’il me juge assez prête, il entreprend de m’enseigner l’art du combat. Pour ma part, je me sens juste très, très fatiguée.

Débute alors une vraie torture morale et physique. Ce gars–là n’est jamais content ! Si pour une raison quelconque tu as tort, il te le fait savoir à grand cri, au sens propre du terme.

 

- Regardes ton coude, il n’est pas assez haut !

- …– je hoche de la tête.

- Plies plus ton poing ! Frappes avec le plat !

 

Pour le moment, c’est à main nue, parce qu’il n’est pas encore temps que je touche à une arme, dixit le prof. Et il continue à me reprendre encore et encore. Je n’entends plus trop ce qu’il raconte, il me parle de mon buste, de ma tête, de ma hanche, de mon orteil. Quelle importance la position d’un orteil peut–elle avoir quand tu frappes quelqu’un avec ton épaule ? Je me le demande.

 

Pas assez tôt pour moi, il m’annonce :

 

- Ca suffira pour aujourd’hui, rentres à la grotte dès que tu veux.

- Merci.

 

Je m’écroule par terre, lessivée. Je reprends un peu mon souffle et décide d’aller faire trempette dans le lac. Je me glisse dedans et me laisse aller. Je somnole, les yeux fermés. Des poissons viennent me frôler le dos, je n’ai même pas la force de me concentrer pour les écouter.

Je reste ainsi quelques instants, mais je sens que quelqu’un me tire vers lui, j’ouvre les yeux et vois Ceclia. Rassurée, je referme les yeux, il me prend dans ses bras et je m’assoupis un peu plus.

Je sens de l’air sur mon visage, on doit être en train de voler. J’entends une cascade, le picotement du soleil disparaît, l’air devient plus humide, on doit être entré dans la caverne. Je me sens partir encore plus loin et m’endors avant de savoir que mon tuteur m’a couché dans ma chambre. Et je n’ai pas non plus profité de son sourire lorsqu’il s’est éclipsé.

29 avril 2010

Chapitre 2 : Rencontre décisive

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- Bonjour Fire Enze.

 

Il me répondit tranquillement, dans un murmure, comme à son habitude. Je débuta tout de suite mon babillage habituel, mais m’arrête tout aussi vite. Une autre personne est au côté de mon frère, et ce n’est pas l’homme de la forêt.

Il s’agit d’un vieillard, du genre de Merlin, avec une longue barbe blanche, et un sourire sage qui fait comprendre qu’il sait tout sur tout ? Il est aussi habillé en blanc comme tous les gens que j’ai pu voir jusqu’ici. Pendant que j’examine sans retenu l’inconnu, mon frère me parle de sa voix froide. Il a toujours été ainsi, et c’est bien normal quand on sait d’où je viens.

 

 

 

Je me nomme Fire Enze Myia.J’ai des cheveux long, parce que je les préfère comme ça, bruns à reflet turquoise, mes yeux sont orages, et je suis assez petite pour mon âge. Je suis la fille du Myia Fâ, le chef du clan Myia en fait. Et j’ai fais quelque chose d’affreux, juste au moment de ma naissance. En fait, c’est ma naissance en elle–même qui est blasphématrice. Je suis née la nuit, à l’aube du jour pour être précise, mais la nuit quand même. Dans mon clan, porté par la lumière, c’est signe de malédiction, et à cause de ça mon enfance ne fut pas une partie de plaisir.

 

En premier lieu, je ne vivais pas vraiment chez mes parents. Je dormais chez eux, mais durant la journée je restais au temple, sous la surveillance du prêtre du village. Je ne jouais pas avec les autres enfants parce qu’ils n’osaient pas m’approcher, ou qu’on le leur avait interdit. J’ai dû apprendre beaucoup de choses dans le secret, comme le vol. Ne vous méprenez pas, je parle du vol dans l’air, et non pas celui qui signifie chiper quelque chose. Sur cette planète la plupart des gens ont des ailes, et c’est leurs différences qui forme les races. On trouve : les ailes blanches à plumes, les ailes noires à plumes, les ailes membraneuses, et les ailes segmentaires. Chacun se fait la guerre à l’autre, mais ce n’est pas important pour moi.

 

Donc j’appris toute seule à me servir de mes ailes, et j’ai bien fait ! Un jour mon frère aîné, Belthézia est venu me voir, chose qui n’arrivait jamais, c’était la première fois en fait.

 

- Suis-moi, me dit-il comme un salut.

- D’accord. Où va–t–on ?

- A l’entrée du village, puis plus loin.

- Ah oui ? – j’étais très excitée, c’était la première fois que j’allais autre part que dans le temple, et avec mon grand frère en plus.

- Oui, et arrêtes de poser des questions, tu attires l’attention de tout le monde.

- Pardon.

 

De nature assez introvertie, je me tus rapidement. De toute façon j’étais trop impressionnée pour faire autre chose que poser des questions, et vu que ça ne se faisait pas il ne me restait plus que le silence.

Arrivée à l’entrée du village je vis devant moi des montagnes, des dizaines de montagnes. Je resta figée quelques temps, assez longtemps pour exaspérer mon frère et pour qu’il vienne me traîner un peu pour me faire avancer.

 

- Maintenant tu me suis, et tu arrêtes de te comporter comme une imbécile.

- Oui…

 

Allez dire ça à une enfant de 2 ans ! C’est jeune je sais, mais c’est la meilleure retranscription qu’on pourrait donner de mon âge de cette époque. Vous comprendrez plus tard pourquoi.

Finalement, j’ai réussi à rester sage et j’avançais rapidement à sa suite. On marcha durant plusieurs heures, montant au sommet d’une montagne basse des environs. Arrivé au pic, mon aîné se tourna vers moi.

 

- Est–ce que tu as déjà fait sortir tes ailes ?

 

Normalement, il faut une cérémonie spéciale pour faire sortir nos ailes, et j’aurai dû demander à mon grand frère de le faire pour moi. Mais comme je n’avais aucun contact avec lui c’est un autre garçon du temple qui l’a fait à sa place. Moi, ignorant tout du protocole, lui répond franchement.

 

- Oui ! Et même que je me suis un peu entraînée, et maintenant j’arrive à voler.

- Ah ? – il me regarde suspicieusement. Je perçois de la colère chez lui, parce que ce n’est pas lui qui a fait la cérémonie. Et puis il se reprend – tant mieux, comme ça je gagne du temps. Sors-les. On va aller sur une autre île. Suis moi et ne pose aucune question.

- Euh … d’accord.

 

Quelques explications, la planète est divisée en plusieurs milliers d’îles qui gravitent autour d’un noyau magnétique, les villages sont placés sur des îles de moyenne circonférence, les villes sur les continents volants, et les îlots servent à tout le monde, du moment qu’on arrive à survivre dessus. C’est ce que j’ai appris du prêtre en tout cas.

 

Après ce bref dialogue, je me concentrais un peu et sortis mes appendices. Mon frère était parti depuis un moment déjà et je me dépêchais de le suivre. Le voyage dura 3 jours. Dès qu’une terre apparaissait, on se posait, surtout pour que je puisse me reposer, n’ayant jamais eu l’entraînement afin d’être endurante. A peine un peu reposée, on repartait rapidement, il ne fallait pas faire attendre monsieur qui était si pressé. Arriva un moment où vraiment fatiguée, je m’écroulai à peine atterrie.

 

- Je … peux … plus bouger … un muscle.

- Vraiment ?

- Hum – hochement de tête.

- En es-tu sûre ? Je suis certain qu’en fait on pourrait faire encore quelques kilomètres.

- Non ! J’essaye de me relever un peu pour lui faire entendre raison, mais rien n’y fait je reste plaquée contre le sol.

- Très bien, je te crois. A un de ces jours.

 

Je voyais son ombre devant moi, puis un pied, je levai les yeux au ciel, et le vis qui me faisait un sourire, et puis il s’envola. Moi ne pouvant pas bouger, je ne pus que regarder, impuissante. Je vis mon seul guide pour rentrer chez moi partir, comme si tout était normal.

Je ne bougeais plus, n’essayais plus de me débattre avec ma fatigue. Il m’avait abandonné, mon frère m’avait largué, il avait fait tout ça exprès pour que je ne revienne jamais au village. Pour que la famille retrouve son honneur.

Quand enfin mes nerfs furent assez reposés, je me posa sur mes pieds, rangea mes ailes, et marcha vers ce qui me semblais le plus accueillant : la forêt. J’entendais une voix qui m’appelait de là-bas.

 

 

 

Quand mon frère est revenu des mois plus tard, je ne lui en voulu pas. C’est dans ma nature, de ne pas être rancunière. Et puis ça me fait de la compagnie humaine de temps en temps.

Mais là, voir d’autres personnes que lui m’intrigue énormément. Sitôt mon inspection terminée, je me recentre sur Belthézia : il n’a vraiment pas l’air content et il lance des regards noirs au vieil homme qui continue de sourire en me fixant, comme si tout était normal.

 

- Même si ça ne me fait pas plaisir je n’ai pas le droit de contester, mais saches que je suis contre, au cas où ça t’intéresse. D’ailleurs Père aussi l’est, mais tu dois te ficher totalement de ce que pense tes parents.

 

Je viens juste de reconnecter mes oreilles à mon cerveau pour écouter la plainte de mon frère. Qu’est ce qui ne lui plaît pas ? Et que vient faire notre père dans l’histoire ? Pour répondre à ma question muette, le vieillard ouvre enfin la bouche.

 

- Tout d’abord, bonjour jeune fille. Je suis celui qu’on nomme le Positive.

 

On m’a enseigné la politesse quand même, alors je réponds.

 

- Enchantée de vous connaître monsieur, je suis Fire Enze Myia.

- Ne dis jamais ça ! – mon frère explose apparemment – Ne te présente plus jamais ainsi, tu n’en as aucun droit !

- Que dois-je dire alors ?

- Et bien que dis-tu de Fire Enze tout court ? – le vieil homme tente de mettre Belthézia de côté et ça ne lui plaît pas.

- Dis donc, ce n’est pas parce que vous êtes omnipotent ici qu’il faut décider à la place de sa famille non plus. J’allais de toute façon te dire qu’il fallait juste que tu oublies le nom de Myia, pour que jamais on ne puisse faire un rapprochement avec le village. Est–ce bien clair ?

- Euh … oui.

 

La discussion se passe en grande partie ainsi, Belthézia me donnant des ordres, jusqu’au moment où le Positive se décide à prendre les choses en mains et m’annonce une drôle de nouvelle. Mon frère se fait clouer le bec, et ne dis plus rien.

 

- Aujourd’hui, tu es arrivée à la fin de ton initiation, n’est ce pas ?

- Il me semble que oui, si c’est bien ce que je crois.

- De quel élément es-tu ?

- Eau.

- Très bien ! Comme je le savais. C’est pour cela que j’ai fait venir une autre personne ici. Elle t’enseignera tout ce qui te fais défaut. Elle, comme toi, est un contrôleur d’eau.

- Vrai ?

- Bien sûr.

 

Il me fait un grand sourire et relève la tête. Par un réflexe, je suis son regard. Je vois un point qui vient de la forêt et qui se rapproche de nous en volant. C’est assez bizarre parce que ça ne ressemble à aucune forme d’oiseau que je connais. Une silhouette se dessine au fur et à mesure que la forme se rapproche.

Bientôt, je vois un homme atterrir. Il est très grand, les cheveux coupés court sauf une fine mèche qui lui descend jusqu’au creux des reins. Mais ce qui me choque vraiment, c’est qu’il est noir, enfin que ses ailes sont aussi noires que les miennes sont blanches, et il a le teint basané. C’est la première fois que je vois quelqu’un de si … différent. Je reste la bouche ouverte, à l’admirer.

 

- Alors c’est elle que je dois entraîner. Tu te fous de moi ?! – à priori il parle au Positive. t;

- Oui – grand sourire – je suis certain que vous vous entendrez à merveille.

 

Le jeune homme boude encore plus qu’avant, apparemment il ne sourit pas souvent, et se tourne vers moi. Il me scrute, comme s’il me passait aux rayons X. Il soupire, ronchonne.

 

- Bien. De toute façon je n’ai pas le choix. Toi tu me suis. Au plaisir !

 

Il passe à côté de moi et se dirige derrière mon frère et le vieil homme. Quand ils se croisent, Belthézia le retient par le bras.

 

- Tu crois que je vais te laisser partir comme ça peut-être ? – l’ange doit lever la tête parce qu’il est plus petit que le démon.

- Et pourquoi me retiendrais tu ?

- Pour te donner quelques conseils.

 

Chacun se jauge du regard. Je commence à paniquer légèrement, je sens qu’ils ne s’apprécient vraiment pas du tout. Et puis le Positive intervient.

 

- Que tu le veuille ou non, ce jeune homme fera ce qu’il souhaite de ta sœur. Il est devenu son tuteur à partir du moment où je l’ai désigné. Alors laisse-les partir à présent.

- C’est pour ça que je dois mettre les choses au clair maintenant …

 

J’essaie de suivre la conversation pour comprendre un peu ce qui va m’arriver, mais le géant fait demi tour et se dirige vers moi. Arrivé à ma hauteur, il me parle doucement.

 

- Est–ce que tu veux bien me suivre.

- Euh, oui … mais ça craint rien ? – je suis complètement dépassée par ce qui arrive.

- Non. Viens on va voler.

 

A ces mots, je grimace. Depuis mon « voyage » avec mon frère, je supporte le vol à très petite dose, et à temps ultra limité. J’essaie de l’expliquer à mon tuteur, mais avant même que j’ouvre la bouche il ajoute.

 

- C’est pas très loin, promis.

 

Je hoche la tête et déploie mes ailes, ça me fait quand même un bien fou qu’elles prennent l’air. Je vois le démon qui s’envole, je regarde rapidement mon frère qui crie sur le Positive, et ce dernier qui me sourit en me faisant au revoir de sa main. Je lui rends son salut et suis l’homme en noir dont je ne sais toujours pas le nom.

 

 

1 mars 2010

Chapitre 1 : Méditation

 

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Chapitre 1 : Méditation.

 

Déjà trois fois que je me faisais avoir, et sur la même racine en plus ! A chaque fois que je cours par ici, je me rétame sur cette saleté de racine. Je jette un regard noir à l’arbre dont provient l’origine de mon courroux, je sens une odeur de résine qui parvient à mon nez demandant pardon, mais rien n’y fait … il aurait pu la faire pousser autre part.

 

Je sors de la forêt, assez énervée, pour ne pas avouer sa victoire à mon concurrent. De toute façon, ils savent tous que je ne gagne jamais. Saletés d’écureuils ! Je m’avance près de mon lac, au moins les poissons me laissent gagner de temps en temps à la course, eux !

 

 

Je fixe les douces ondulations de l’eau qui de forment sous la caresse du vent. Je me suis assise sur la rive, les yeux fixés dans le vague, ne faisant pas vraiment attention à ce qui se passe autour de moi. Je sens plus que je ne vois une ombre ailée qui passe au dessus de mon petit corps de 12 ans recroquevillé. Mon esprit part dans les méandres de mon inconscient. Je vois toujours l’eau, et je l’entends qui m’appelle. Je me lève automatiquement, je fais un pas en direction du liquide, un autre et je touche la surface. Je continue d’avancer, suspendue au dessus du lac, l’eau se solidifiant presque sous mes pas, me permettant de marcher dessus. Mais je ne vois rien de ce qui arrive, je n’éprouve rien, je suis dans un endroit noir.

 

Je regarde à droite, puis à gauche, en haut, en bas, partout. Je sonde l’espace avec mon esprit mais rien ne se passe, comme si je n’avais plus de pouvoir. Je m’affole, et commence à vouloir courir, mais je n’ai même plus de corps et alors, une panique s’empare de mon esprit. Que dois-je faire ? Personne ne m’a jamais parlé de ça !  Mais c’est peut être normal quand on sait que les seuls êtres qui m’entourent sont des arbres et des animaux de tous milieux. Et dans ce rien qui m’entoure, finalement je ressens. Mon âme s’entoure autour d’un point de bien-être, elle se fait cajoler et je m’apaise à ce contact. Je décide de me calmer. Après tout la vie est remplie d’imprévu, surtout la mienne. Je me concentre alors sur le peu de sensation que j’ai. Je comprends que je suis en moi, et qu’il se passe un changement dans mon être. J’essaye de saisir quoi exactement, et des sons me parviennent, celui de vagues, mais en plus puissant, comme si le lac que j’adore connaissait une tempête. J’axe toutes mes pensées sur ça, et touche finalement l’eau, elle entre en moi et se mélange à mon être pour ne plus faire qu’un. Je sais que le temps passe, mais ce n’est pas important : rien ne m’attend.

 

Après avoir repris l’ouïe et le toucher, je regagne le goût. Sur mes papilles l’eau un brin salée du lac devient de plus en plus douce, une caresse de rosée, et en même temps que j’avale une gorgée, l’odeur arrive. Même si on dit que l’eau n’a pas de senteur, mon nez parvient à décrypter tout ce qui est contenu dans le liquide : chaque minéraux, la poussière, la terre … toutes ces petites choses en plus.

 

En dernier, j’ouvre les yeux, la vue m’est rendue. Je suis de nouveau dans mon corps, sur le lac, en position fœtale. Au moment où mon cerveau se reconnecte pour me transmettre la vision je tombe dans l’eau, je plonge profondément, emportée par un poids inconnu, de simples vêtements en fait, chose que je n’avais jamais connu. Je regarde autour, reconnaît le lieu plus précisément et décide de remonter à la surface.

 

Une fois sortie de l’eau j’essaye de retrouver mes repères. Les astres de lumière ont bien avancés, je sais que plusieurs jours ont défilé. Je m’assois sur l’herbe, un peu plus loin que d’habitude, et regarde mes membres. Je suis couverte de voiles blancs, je distingue mes mains à travers le tissu. Quelles choses bizarres à porter. Depuis toujours je suis toujours restée nue, seul mon frère avait des habits. Je suis tout de même rassurée : ils sont aussi blancs que ceux de Belthézia. Il ne m’en voudra donc pas s’il me voit comme ça.

 

Après mon auscultation, je lève la tête pour contempler l’étendue d’eau et tends le bras dans sa direction en voulant vérifier une théorie qui germe dans ma tête. J’axe mon esprit sur l’élément, le ressens encore courir dans mon corps, et appelle les gouttes qui forment le tout. A force de patience, une assez bonne flaque se soulève des limbes et se dirige droit vers moi. Je suis très surprise ! Elle arrive trop rapidement pour que je puisse réfléchir, la bulle qu’elle forme fonce sur ma main, l’englobe, et disparaît à l’intérieur. J’en suis sûre maintenant : je contrôle l’eau.

 

 

Je me mets debout, sautillant de ma découverte, jouant avec les voiles qui entourent mes jambes. J’ai enfin eu mon initiation ! Je suis sur que mon frère sera content, il ne peut pas en être autrement. Je pense à lui, priant inconsciemment pour qu’il vienne bientôt, et cours vers la forêt en attendant ce moment. Je galope pour voir grand père.

En fait, j’appelle ainsi l’arbre qui m’a recueilli la première nuit que j’ai passé sur cette île.  Il m’a dit de venir dormir sur ses branches, et m’a annoncé que vu son âge il ne pouvait être qu’un grand père.

Je fonce donc dans sa direction, mais m’arrête violemment. Je sens une énergie derrière un arbuste rempli de baies rouges. Je m’avance doucement pour être sûre de ne pas me tromper. Soudain, j’entraperçois une forme. Quand celle-ci se tend ! Je m’arque sur mes jambes, et devine un homme sortir de derrière le fourré. Je vais pour m’approcher, mais j’entends mon frère. Je suis tellement contente qu’il soit là que j’oublie l’apparition et sort rapidement du bois pour aller le retrouver. Il doit être sur la colline comme toujours.

 

Dès que je l’ai en vu je sors mes ailes et volette rapidement jusqu’à lui.

 

-         Belthézia ! je lui crie presque dans les oreilles tellement nous sommes près.

-         Bonjour Fire Enze.

 

 

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25 février 2010

Elle

 

Un petit texte écrit durant un moment d’égarement. Il n’a rien de spécial, ni de recherchait. Il est sorti de mes doigts sans que je le lui ais demandé. J’espère que vous apprécierez.

 elle

 

Elle marchait tranquillement, respirant l’air du soir. Offrant ses mains à la chaleur de la lune, se faisant caresser le visage par ses doux rayons argents.

 

Plus rien ne pouvait lui faire peur à présent, ni la réalité, ni l’imaginaire. Ce soir le disque plein éclairait sa route, elle fermait les yeux de temps en temps, inconsciente de tout ce qui l’entourait.

 

*-  J’arrive, dit-elle à personne en particulier.

 

Elle se figea bientôt, aux abords d’une maison antique. Les volets étaient tous fermés, les murs délabrés, et la porte d’entrée grande ouverte. Un sourire naquit à ses lèvres. Elle reprit sa marche, monta les trois escaliers du perron et passa dans une autre dimension.

 

Des rires, des éclats de voix, de la vie empli ses oreilles. Elle vit des personnes richement habillées, comme dans l’ancien temps. Certaines femmes étaient masquées, et riaient avec désinvolture. La plupart des hommes étaient saoulent, mais peu lui importait. Elle continua sa promenade à l’intérieur du lieu, riant devant les festivités, bientôt elle eut rejoint la cuisine.

En passant la porte entrebâillée, l’air changea. Les bruits de la fête se tarirent pour donner naissance à des cris et des pleurs.

 

Elle se cala contre une armoire, observant quelques instants les habitants. Des parents sermonnant leurs enfants. Les petits, les yeux baissés, reniflant fortement. Les émotions qui passaient à travers les visages n’avait rien de joyeux, entre la peine, la tristesse, la honte. Tout se mélangeait pour former un tourbillon de miasme au sol. Bientôt, elle n’en puit plus.

Reculant doucement pour ne pas être vu, elle quitta ses souvenirs, elle avait déjà eu bien du mal à les vivre, alors pas la peine de les regarder à nouveau.

 

Elle fit demi tour et repassa au salon, la fête n’était plus, la famille de la cuisine qui était sienne n’était plus. Et elle qui repartait au dehors sous la brise de la nuit, en repassant la porte, elle ne fut plus.

 

23 février 2010

Edeline

Edeline

* -  La magnifique Edeline. Veuillez montrer respect. 

 

Elle en avait plus que marre de ce protocole ennuyeux. Dès qu’elle entrait ou sortait d’une pièce, elle devait se faire annoncer, et que chacun « rende grâce à sa beauté ». Comme si elle aimait ça ? Depuis maintenant 4 ans elle statuait en tant que reine, dire qu’elle attendait ça depuis si longtemps.

 

Aujourd’hui, elle faisait audience, recevant les braves gens pour entendre leurs plaintes. Elle n’avait droit qu’à ça des plaintes, jamais de remerciements. Ce statut n’était vraiment pas fait pour elle. Elle rechignait et cogitait dans son coin, ne faisait pas vraiment attention a qui passait devant ces yeux, écoutant distraitement les dires de ses sujets.

 

Elle en été à philosopher sur Dieu, quand elle vit qu’il était là. Tout de suite, elle se redressa, essayant de se mettre le plus en valeur possible.

 

*-  Le serf Garwin. Porte parole du village Est de la Sarsagne. Il vient parler des problèmes de sécurité. 

 

Edeline se fichait complètement de la sécurité, pensant juste que Dieu n’était pas si injuste que cela, vu que le si beau et charmant Garwin était un porte-parole qui ne venait pas assez souvent, d’après elle, au palais. Elle continuait de fixer ce beau jeune homme, regardant bouger ses lèvres avec avidité et envie. Et tout en lorgnant ce corps, des interdits se bousculer dans sa tête.

 

« A quoi me sert de rêver de lui chaque nuit à présent ? Depuis toujours je sais que je suis amené à épouser un riche seigneur qui m’aidera de son mieux dans mon exercice. Un serf, quelque soit son statut ne peux venir vivre au palais, et encore moins devenir mon époux.

Pourtant, il est si parfait, et quand il parle avec ce regard … je suis sur que tous les soldats le suivrai aveuglément. C’est un homme de parole et de bien. »

 

La séance continuait pendant se temps, personne ne percevait le trouble intérieur de la matriarche.

 

« Le royaume est grand, je devrai pouvoir trouvait un homme qui correspond mieux à mon rang et qui est la même étincelle que Garwin ? Mais j’ai déjà vu les principaux seigneurs, et aucun ne me correspond. Dieu tout puissant, vous devez vraiment vous amusez de mon sort !

Dois-je vraiment choisir entre le royaume que m’a confié ma mère, et mon cœur qui saigne avidement pour l’amour d’un homme sans héritage ? »

 

Les gens du peuple attendaient avec plus ou moins de patience leur tour. Garwin avait fini de parler, et s’était mis sur le côté attendant le jugement de la Reine Edeline, la magnifique. Elle sortit de sa transe, et prit une rapide inspiration. Elle entendait la voix de son conseiller lui rappelait les points du discours de Garwin.

Elle alla parler et fit un signe de tête au crieur. Encore un protocole stupide.

 

*-  La reine va rendre son verdict, écoutez sa parole.

-  Je suis très outré par ce que je viens d’entendre,

-  C’est ça, fou toi de notre gueule !

 

Elle sursauta, qui avait parlé ? Que se passait-il ?

Elle vit un homme ressemblant à une taupe se précipiter vers elle, un choc la fit reculer sur son trône. Garwin qui fut le plus rapide, s’était affalé sur ses genoux, un couteau dans le bas ventre. Il perdait son sang, et elle voulu l’aider.

Ses gardes en avaient décidé autrement, dans le tumulte de la peur, ils la firent sortir par une porte à la dérobée, l’homme taupe était par terre, en joug des soldats.

 

Elle se retrouva dans ses appartements, à pleurer de peur et de douleur. Qu’était il arrivé de son si beau Garwin ? Quand elle été partie, elle n’avait eu le temps de l’entendre murmurer de faible paroles.

 

*-  Tu n’as rien, c’est l’essentiel.

 

« Est-ce vrai ? L’a-t-il vraiment dit ? Ai-je rêvé ? Si ce n’est pas le cas, je sais maintenant qu’il tient à moins encore plus que ce que son acte le prouve. Cher Garwin, je ferai tout pour te faire accepter auprès de moi. »

 

Au lendemain, quand une nouvelle instance commença, elle prit nouvelle.

 

*-  Qu’est il advenu du manant ?

-  Il est en prison en attendant votre venue pour sa mort, majesté.

-  Et l’homme qui m’a secouru ?

-  Il a disparu, majesté. Personne ne l’a revu.

 

Edeline ne fit pas plus de commentaire et continua sa journée, demandant tout de même à ce que Garwin soit recherché.

 

*-  Pour lui faire par de mes remerciements.

 

Mais personne ne le retrouva, et personne ne le vit plus. Edeline épousa un seigneur puissant et fort peu charmant, mais qui plaisait au peuple. Elle pensait souvent à cet homme si brave qui hantait ses rêves chaque nuit, et qui aurait pu être sien si elle avait choisi plus rapidement entre son cœur et sa conscience.

22 février 2010

Prologue

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Je regarde ce couloir. Un long couloir noir et humide, un lieu qui n’inspire que la terreur dans mon esprit, comme tous les endroits de ce laboratoire. Je vois Nelye au fond de ce serpent, elle est assise par terre, les mains cachées derrière son dos, les ailes frémissantes dont je peux percevoir le trouble. En entendant nos pas elle relève la tête. Je vais pour me précipiter vers elle, heureuse de la retrouver, mais Ceclia me retient.

 

- J’y vais moi-même, dit il.

 

Je le regarde alors, les yeux ronds, et acquiesce doucement. J’ai appris depuis le temps que je ne dois jamais douter de ses décisions.

Il avance, doucement, les sens aux aguets, et se retourne deux ou trois fois vers moi pour vérifier que je vais bien. De mon côté, je ne fais attention à rien, je passe mon regard tour à tour sur Ceclia, puis sur Nelye.

Lorsqu’il arrive à mi – chemin, il fait de nouveau une pause, regarde devant lui, derrière … et de mon côté je sens quelque chose : une onde de magie commence à traverser les murs. Un sceau se dessine par terre à ses pieds. Je regarde Nelye d’un air paniqué, et vois qu’elle baisse la tête comme si un poids lui tombait dessus. Ni une ni deux, je commence à courir vers mon mari. Il est figé et ne peut plus déplacer ses membres.

J’arrive enfin à sa hauteur, je l’agrippe au niveau du torse, posant ma poitrine contre son dos, serrant mes bras de toutes mes forces autour de lui. Le sceau à nos pieds brille maintenant de plus en plus, je sens que mon corps fond. En fait j’ai surtout l’impression d’entrer en lui, de fusionner avec Ceclia. J’entends de loin Nelye qui hurle quelque chose, mon nom peut être. J’essaie de regarder vers elle, mais de toute manière, mon regard ne peut voir qu’un mur, et mes yeux se voilent. Je tente de me réveiller, comme si je faisais un cauchemar. Et puis plus rien, le trou noir.

 

Qui suis-je ?

21 février 2010

Personnages

Fire Enze

FireEnze

 

Prénom : Fire Enze 

Age : de 12 ans à 25 ans 

Taille : 1m73

Description : De petite taille, avec de longs cheveux bleus-vert, elle possède une paire d’ailes aux plumes blanches.

Caractère : Naïve, mais pas innocente, curieuse et extravertie.

 

Aime : L’Eau, dormir, être en communion avec la nature

Déteste : Les écureuils, le vide, apprendre, se faire réveiller durant une sieste

 

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Ceclia

Ceclia

 

Prénom : Ceclia (n’est pas son prénom) 

Age : entre 23 ans et 28 ans 

Taille : 2m10 

Description : Grand, la peau bronzé, les cheveux noirs, il possède une paire d’ailes aux plumes noires

Caractère : Méthodique, emporté, froid, tendre

 

Aime : Se battre, le Savoir, tout organiser, être tranquille, réussir

Déteste : L’inaction, la vilenie, perdre, qu'on lui tienne tête

 

 

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Nelye

Nelye

 

 

 

Prénom : Nelye 

Age : entre 19 ans et 23 ans

Taille : 1m96

Description : Grande, la peau mate, les cheveux bruns rouges, elle possède une paire d’ailes aux plumes noires

Caractère : Obéissante, méthodique, absent

 

Aime : Ne le sait pas

Déteste : Son père, la Djilah

 

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Ilsa Ilma

Ilsa

 

Prénom : Inconnu 

Age : entre 27 ans et 33 ans 

Taille : 2m00 

Description : De taille moyenne, la peau foncée, les cheveux violets courts, ses ailes ne sont pas à plumes.

Caractère : Folle, extravertie, perverse, impitoyable, dominatrice

 

Aime : Se battre, faire la fête, les choses mignonnes, le thé, ses amis, faire joujou avec Isnathe

Déteste : L’autorité, ceux qui s’en prennent à ses amis, perdre, rater l'heure du thé

 

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Isnathe

Isnathe

 

Prénom : Isnathe 

Age : entre 21 ans et 26 ans 

Taille : 2m02

Description : De taille moyenne, la peau claire, les cheveux blonds très longs, il possède une paire d’ailes aux plumes blanches.

Caractère : Dragueur, avenant, fêtard, méthodique, prudent

 

Aime : Faire la fête, les jolies filles, qu’on le remarque

Déteste : L’autorité, les dettes, qu’Ilsa Ilma fasse joujou avec lui

21 février 2010

Index "Récit d'un Esprit Rêveur"

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Le "Récit d'un Esprit Rêveur" est une fiction, plus ou moins fantastique, se déroulant sur une planète qui diffère totalement de la Terre. C'est une histoire découpée en chapitres, qui compte à ce jour 12 chapitres (+ le prologue) écrit. Je suis les personnages depuis près de 9 ans maintenant et j'espère que, tout comme moi, ils vous feront rêver.

 

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Résumé

Fire Enze est une jeune fille un peu paumée, ayant grandi toute seule sur une île dont elle la seule représentante humaine. Elle ignore tout des relations unissant les êtres et des conflits qui règnent sur Katos. Un jour, sa vie sans inquiétude est bouleversée à la suite d'un rite qui l'a fait passer de l'âge tendre à celui d'adulte. Débarque alors dans sa vie, un instructeur au caractère bien trempé qui va lui apprendre plus qu'il ne l'aurait voulu.

 

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Chapitres


Prologue

.  Chapitre 1 : Méditation

Chapitre 2 : Une rencontre décisive

.  Chapitre 3 : Première cohabitation

Chapitre 4 : Habitudes inutiles

.  Chapitre 5 : Un retour attendu

Chapitre 6 : Plus on est de fous, ... plus y'a de folie

.  Chapitre 7 : Questionnement intérieur et réponse

Chapitre 8 : On s'envole ! On s'envole ! On s'envole !

.  Chapitre 9 : Nouvelle arrivée

Chapitre 10 : Discussion et nouveau garçon

.  Chapitre 11 : Cheveu sur la soupe

Chapitre 12 : Première descente

.  Chapitre 13 : Rencontre perturbante (en correction)

Chapitre 14 : Panique (en correction)

.  Chapitre 15 : En cours d'écriture

Chapitre 16 : En cours d'écriture

.  Chapitre 17 : En cours d'écriture

Epilogue

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